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Ce blog va traiter des sujets très divers.
Je commence par l’affaire DSK car c’est l’actualité immédiate mais mes centres d’intérêts sont variés. Je parlerais de la mort, de Dieu, de l’héritage, du réchauffement climatique et bien d’autres sujets.

Pourquoi faire un blog ?
J’ai beaucoup de temps car je suis quasiment à la retraite. Je fais beaucoup de sport mais j’aime encore mieux faire marcher mon cerveau que mes muscles. Je veux me forcer à écrire sur les sujets sur lesquels je réfléchis. Même quand la réflexion est ancienne et élaborée, la coucher sur papier oblige à la structurer.

J’écris d’abord pour moi, mais j’écris aussi pour les autres car, évidemment, je veux essayer de les convaincre après m’être convaincu moi-même et je suis avide d’entendre leurs réflexions qu’elles rejoignent les miennes ou qu’elles les contredisent.
Si vous passez par-là et que vous laissez un commentaire, il sera le bienvenu mais tout commentaire insultant ou agressif sera supprimé.

mardi 13 septembre 2011

Qui détient nos dettes ?


La dette publique est une des préoccupations majeures des français et de tous les peuples de la planète. Cette dette est souvent invoquée pour dire que nous n’avons pas de marge de manœuvre et qu’il faut se serrer la ceinture. Quand François Fillon dit en septembre 2007 qu’il « est à la tête d’un état en situation de faillite sur le plan financier », c’est pour préparer les Français à des restrictions budgétaires. C’était évidemment hypocrite puisque, au même moment, il instaurait le paquet fiscal (allégement des droits de succession, bouclier fiscal, heures supplémentaires détaxées…).
Mais cette montée de la dette dépasse largement le cadre français. C’est le même discours que l’on entend presque partout dans le monde.
Essayons de regarder de plus près ces dettes.

Rappelons d’abord  quelques notions que l’on peut trouver ici http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique

Voici quelques extraits de cet article :

«La dette publique est constituée par l'ensemble des engagements financiers des administrations publiques. La dette publique n'est donc pas la dette du pays, entreprises et ménages compris, mais seulement celle de l'ensemble des administrations publiques. Cette dette est généralement calculée de manière brute : les actifs des administrations ne sont pas soustraits au passif. D'autre part, certains engagements des administrations ne sont généralement pas pris en compte, en particulier les charges futures liées aux retraites des agents publics. Les normes comptables appliquées à la dette publique sont très différentes de celles retenues pour les entreprises.
…..
Certains économistes critiquent la convention comptable qui consiste à tenir compte de la dette brute, plutôt que de la dette nette, c'est-à-dire la différence entre les engagements financiers et l'ensemble des actifs. En effet, à côté de ses dettes, l'État possède également des actifs, à la fois financiers (actions, etc.) et physiques (terrains, etc.), qu'il faut soustraire à la dette brute pour obtenir la dette nette. La dette brute a plusieurs limites.
Tout d'abord, elle surestime le problème de la dette. Par exemple, la dette publique française au sens de Maastricht était, en 2006, de 63,6 % du PIB. Si l'on soustrait à cette dette, les actifs financiers, on obtient la dette financière nette qui n'est plus que d'environ 40 % du PIB. Et si l'on calcule le patrimoine public, en intégrant l'ensemble des actifs physiques, le solde est positif, d'environ 38 % du PIB.
Deuxième limite, elle conduit à présenter comme importantes des opérations qui sont en fait neutres pour le patrimoine public : par exemple un remboursement de dette par une vente d'actifs publics (tels que des terrains ou des participations dans des entreprises), ou inversement une nationalisation payée par une émission de dette. »


A coté de la notion de dette publique, il y a la notion de dette extérieure (ou externe) dont la signification est explicitée ici :http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_ext%C3%A9rieure

Voici un extrait de cet article :
« La dette extérieure désigne l'ensemble des dettes qui sont dues par un pays, État, entreprises et particuliers compris, à des prêteurs étrangers.
Il est important de faire la distinction entre la dette extérieure brute (ce qu'un pays emprunte à l'extérieur) et la dette extérieure nette (différence entre ce qu'un pays emprunte à l'extérieur et ce qu'il prête à l'extérieur). Ce qui est le plus significatif, c'est la dette extérieure nette. »

Maintenant que nous avons en-tête les définitions, il convient de regarder les statistiques que l’on peut trouver.
Nous avons des statistiques sur la dette publique en 2010 ici :
Le Japon arrive bon premier avec une dette publique égale à 225,80% du PIB, on peut noter les chiffres de la Grèce (144%), de l’Italie(118,1%), des USA(88,9%), de la France(83,5%), de l’Allemagne(78,8%), du Sénégal(32,1%), de la Chine (17,50%), et du Luxembourg(16,20%).
Nous avons aussi des chiffres sur la dette extérieure brute ici http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_external_debt (les chiffres sont plus complets  en Anglais.)
Le tableau donne aussi des statistiques du nombre de dollars par habitant  qui sont très parlants mais regardons par rapport au PIB.
On relève les chiffres de la Chine (7%), du Japon (45%), des Etats-Unis (99%), de l’Allemagne (142%), de la Grèce(174%), de la France (182%), du Royaume-Uni (400%) et du Luxembourg (3443%).
On constate que la dette extérieure de la Chine est faible mais n’est pas nulle, que la dette extérieure du Japon est faible alors qu’ils sont les champions mondiaux de la dette publique et qu’à l’inverse les Luxembourgeois ont une dette publique faible, ont une dette extérieure brute par habitant phénoménale.
Comment expliquer les chiffres du Japon et du Luxembourg ? Pour le Japon, c’est assez simple. Les Japonais ne s’endettent presque exclusivement qu’auprès des Japonais. Pour comprendre le chiffre du Luxembourg, il faut comprendre qu’il s’agit de dette brute. Le chiffre pharamineux de la dette brute du Luxembourg montre seulement que le Luxembourgeois ne pratiquent aucun nationalisme en matière d’argent. Les Luxembourgeois empruntent beaucoup mais prêtent probablement encore plus.

Penchons-nous maintenant sur les chiffres de la dette extérieure nette. La somme des dettes extérieures nettes de tous les pays doit être égale à 0, ce qui est très pratique pour vérifier qu’il n’y a pas d’erreurs dans les chiffres.
Malheureusement les données que j’ai trouvées sont trop disparates et incomplètes pour vérifier ce fait.
Regardons les chiffres.
 http://en.wikipedia.org/wiki/Net_international_investment_position mais il manque beaucoup de chiffres, notamment ceux de la république populaire de Chine que l’on trouve ici http://www.safe.gov.cn/model_safe_en/tjsj_en/pic/20110728165607613.xls
On relève dans le tableau les chiffres de la Chine (37,1%), du Japon (56,1%), des États-Unis (-17%), de l’Allemagne (37,3%), de la Grèce (-83,1%), de la France (-10,9%), du Royaume-Uni (-13,1%) et du Luxembourg (84,6%).
On constate maintenant que le Luxembourg est préteur. Le Japon est fortement préteur. La Chine est l’Allemagne sont aussi préteurs. La France, le Royaume-Uni et les USA sont emprunteurs. La Grèce est très fortement emprunteuse.
Quels enseignements en tirer ? La Chine n’est pas le banquier du monde. Elle prête, certes, mais pas plus que certains pays comme le Japon.
Le fait d'être emprunteur n’est pas forcément mauvais. Un pays peut être emprunteur parce qu’il attire les investisseurs. Tout dépend à quoi servent les prêts.
Comme la somme des dettes externes doit être nulle, il est tout à fait normal que l’on trouve des pays débiteurs et des petits créditeurs.
Pour la France, sa dette externe est négative mais elle était positive, il y a quelques années seulement.
Enfin, dernière remarque, si on compare les chiffres de la dette externe avec ceux de la dette publique. On s’aperçoit que les premiers sont, en général, plus faibles que les seconds.
Par exemple la France a une dette externe totale de 10,9% de son PIB et une dette publique de 73,5%. Cela veut dire que, hors dette publique, la France est prêteuse (et non pas emprunteuse) à hauteur de 63,5% de son PIB.
Maintenant passons à la dette publique. On voit que le Japon et la Grèce sont dans des positions très différentes. Le problème de la dette publique du Japon est un problème interne au Japon. Les Japonais pourraient, par exemple, décider d’augmenter leurs impôts. Ils resteraient préteurs sur le marché mondial.
La Grèce est dans un état beaucoup plus difficile. Sa dette publique représente 174% de son PIB que l’on peut, in fine, séparer en 2 parties : Une première partie (91%) détenue par des grecs et une deuxième partie (83%) par le reste du monde (en particulier par des banques françaises).
La France est dans un bien meilleur état puisque l’essentiel de sa dette publique est détenu, in fine, par ses ressortissants. Donc augmenter les impôts est une voie tout à fait possible pour résorber cette dette publique.
Il reste évidemment  à déterminer quels impôts ? On pense évidemment aux impôts sur le revenu des personnes les plus riches. Bien sûr, il faut le faire mais à mon sens l’impôt le plus efficace et le plus juste serait un impôt sur les successions des plus grosses fortunes.
Je reviendrais sur ce sujet qui mérite un article à lui tout seul.